Tutoriel 3 – la prise de vue : l’exposition – page 4 : pour en savoir plus sur l’exposition

La mesure de la lumière

Au fil du temps. les solutions de mesure ont évolué:

Les premières mesures s’effectuaient avec un posemètre placé quand c’est possible à la place du sujet à photographier pour mesurer la quantité de lumière éclairante. Cette façon de travailler reste la meilleure méthode quand son utilisation est possible.

Dans le cas contraire, par exemple pour un coucher de soleil. On place la cellule à côté de l’appareil photo pour mesurer la lumière venant de la scène photographiée.

La cellule de mesure fut ensuite montée sur le boîtier de l’appareil photo, puis cette cellule fut montée à l’intérieur même du boîtier, ce qui correspond à la 2e méthode citée ci-dessus.

La cellule montée à l’intérieur permet une mesure qui apparaît plus efficace : nous mesurons en effet la lumière après son passage à travers l’optique, d’où le terme TTL (Through The Lens). Cette mesure tient donc compte de l’optique elle-même, des éventuels filtres posés, de la focale (angle de champ) …

Par contre elle peut conduire à des résultats décevants dans certaines conditions. Par exemple si on photographie en plein écran (en mode automatique) une feuille de papier noire, puis une feuille de papier blanc. Les 2 photographies donneront comme résultat une image gris clair.

En effet l’appareil photo ne sait pas que la première feuille est noire. Il interprète le résultat de la mesure comme une scène très sombre et ouvre le diaphragme ou diminue le temps de pose. Le résultat est gris. Dans le second cas, il interprète le résultat de la mesure comme une scène très lumineuse et ferme le diaphragme ou diminue le temps de pose. Le résultat est à nouveau gris.En faite les cellules de mesures des appareils photo sont étalonnées en considérant que la réflectivité moyenne des scènes photographies est de 18 % ce qui correspond à la plupart des sujets photographiés ( paysage, portrait…)

Dans des cas difficiles , comme une photo de mariage avec la robe de mariée blanche et le costume du marié noir, il faut mieux utiliser une charte gris neutre à 18 % sur laquelle on vise en choisissant le mode spot.

Dans des cas difficiles , comme une photo de mariage avec la robe de mariée blanche et le costume du marié noir, il faut mieux utiliser une charte gris neutre à 18 % sur laquelle on vise en choisissant le mode spot.

Charte de blanc pour ajuster la température de couleur
Et charte de gris à 18% pour régler finement l’exposition.

Quand c’est disponible sur l’appareil photo, il est judicieux d’utiliser un bouton AEL ou AEL/AFL sur l’appareil photo. En allant dans les menus, il faut le régler pour qu’il fasse deux choses quand presse dessus (sans rester appuyer) :

1 – Une mesure spot de l’exposition : temps de pose, ouverture ou sensibilité selon le mode semi-automatique sélectionné.
2 – Une mémorisation de l’exposition : toutes les photos suivantes seront prises avec ce réglage d’exposition. Une deuxième pression sur ce bouton désactive cette fonction.

Exposition HDR

Lorsque le contraste global du sujet est supérieur au contraste utile de la surface sensible, ce qui est très fréquent en contre-jour, il est absolument impossible d’enregistrer en même temps les détails des ombres et ceux des lumières. On ne peut donc pas éviter d’obtenir des zones sous-exposées ou des zones surexposées. Ou les deux à la fois.

Si l’écart n’est pas trop important, on peut « rattraper » la photo a posteriori sur ordinateur.

Sinon, comme c’est le cas ci-contre, on peut utiliser la technique dite « HDR » qui consiste à prendre plusieurs clichés avec des expositions différentes et à les confier a posteriori à un logiciel spécialisé pour obtenir par exempte le résultat ci-contre.

Certains photographes proposent un traitement HDR avec une seule prise de vue, en créant artificiellement des photos exposées différentes avec un logiciel de post-traitement et puis à les assembler avec un logiciel « HDR ». C’est se compliquer la vie inutilement, il suffit dans ce cas d’éclaircir les tons foncés et d’assombrir les tons clairs pour aboutir au même résultat. Par ailleurs, si il y a des zones « cramée » (toute blanche) ou bouchées (tout noir) comme dans l’exemple ci-contre ça ne marchera pas.

Le « HDR » se fait par plusieurs prises de vue avec des expositions différentes, uniquement s’il y a de très grosses différences entre les hautes et basses lumières.

L’histogramme

En photographie, l’histogramme donne des informations sur l’exposition des images visualisées.  Il informe sur la distribution des tons foncés et clairs dans l’image. Il faut imaginer la photo reproduite en noir en blanc (saturation à zéro).

Plus précisément on indique en hauteur le nombre de pixels pour chacun des niveaux de gris représentés de gauche à droite depuis le noir jusqu’au blanc en passant par toutes les nuances de gris. 



Il permet notamment de savoir très rapidement s’il existe des zones bouchées (noir complet) ou brûlées (blanc pur) dans la photographie. Mais attention ce n’est qu’une information complémentaire qui ne peut suffire à elle seule pour choisir l’exposition correcte.

Les formats RAW

Pour diverses raisons technologiques, les informations reçues par le capteur de l’appareil photo ne sont pas utilisables directement pour former une image. Un traitement effectué par le processeur présent dans l’appareil photo transforme ces informations en un fichier au format JPEG.

Dans les premiers temps de la photo numérique, il fallait aboutir à ce fichier pas trop volumineux. Il y a  donc une perte d’informations importante entre les informations reçues par le capteur et le fichier JPEG.

Ce format est devenu tellement  universel qu’il n’est plus question de le changer malgré ses quelques défauts. 

Pour permettre aux photographes avertis ou professionnels de travailler leur photo avec un enregistrement beaucoup plus riche, les constructeurs permettent de transcrire les informations reçues par le capteur dans un fichier au format spécifique du constructeur («.nef » pour Nikon,  « .cr2 » pour canon, etc.) D’une façon plus générale, ces formats d’enregistrement sont appelés les formats « raw ». 

Le fichier Raw est en quelque sorte « en attente de développement » dans la mesure où il n’a subi aucun traitement d’image définitif, sauf  pour produire une vignette c’est-à-dire une photographie au format JPEG de petite définition et très comprimée.  Cette vignette est incorporée dans les données du fichier raw avec les informations sur l’image et les données exif. C’est cette image qui est visualisée avec certains logiciels permettant de montrer les images au format raw.



C’est le format le plus utilisé par les photographes avertis et professionnels, car il leur donne une entière maîtrise sur leurs images en leur permettant d’effectuer ces traitements par eux-mêmes . Ils utilisent pour cela des logiciels spécialisés dans le développement des photos raw. 

Concernant l’exposition, ce format  permet une latitude d’exposition beaucoup plus importante. Il y a donc beaucoup moins de risques d’aboutir à des images sous-exposées avec des noirs « bouchés » ou à des images surexposées avec des zones « cramées ».

Par ailleurs il est possible de photographier des scènes extrêmement contrastées sans avoir besoin de recourir à la technique HDR.. 

Le contenu colorimétrique  (espace colorimétrique) est également beaucoup plus riche.


Par contre pour bénéficier pleinement des avantages du format RAW il vaut mieux utiliser des logiciels performants. Parmi les plus célèbres, on peut citer lightroom  ou DXOphotolab. Ce dernier à l’avantage d’être français et d’avoir obtenu plusieurs années de suite le prix TIPA WORLD AWARDS.

Le mode manuel avec sensibilité automatique

Les appareils récents et surtout les logiciels de traitement des photos sur ordinateur permettent d’utiliser des sensibilités ISO élevées sans que du « bruit » ( granulométrie élevée)  apparaisse sur la photo. Par exemple le logiciel DXOphotolab est très performant  pour corriger le bruit.Une plage de réglage élevée est alors possible sans conséquence sur la photo, par exemple de 100 à 6400 ISO.Il est alors judicieux de mettre l’APN en mode manuel avec le réglage automatique de la sensibilité ISO. (Il s’agit en fait d’un mode semi-automatique ).

Dans ses conditions, les réglages de l’APN sont associés à des fonctions précises uniques :

  • Le réglage d’ouverture permet de maîtriser uniquement la profondeur de champ.
  • Le réglage de temps de pose permet de maîtriser uniquement les risques de flou de bougé (du sujet photographié ou de l’APN)
  • Seul, le réglage de correction d’exposition permet d’éclaircir ou d’assombrir la photo.

Essayez quand même d’éviter des temps de pose trop courts inutilement 1/4000 s par exemple, cela conduirait inutilement à une sensibilité trop élevée. Dans ce mode, faites bien attention à définir une sensibilité maximale permise 1600, 3200, ou 6400 selon l’ancienneté de votre appareil et selon le format de votre capteur. Avant de shooter vérifiez bien que le posemètre accessible dans le viseur n’indique pas de sous ou sur exposition. Si ce n’est pas le cas, ajustez votre choix de temps de pose et d’ouverture pour aboutir à une exposition correcte. Si malgré tout vous manquez de lumière, changez de mode et choisissez une sensibilité exceptionnelle de 256 000 ISO ou plus et tant pis pour le bruit.