Tutoriel 5 – la prise de vue : flou ou net ? – page 2 : le flou de bougé

Sommaire du 5e tutoriel

L’influence du temps de pose :
le flou de bougé

Un temps de pose trop long peut entraîner un flou de bougé :

– soit c’est le photographe qui a tremblé au moment de la prise de vue.

– soit c’est le sujet photographié  qui s’est déplacé pendant la prise de vue

Le flou de bougé de l’appareil 

Si le temps de pose est trop long, les légers tremblements du photographe provoqueront un flou sur la photo. Une vitesse minimale de 1/30 è sec. est habituellement recommandée pour s’affranchir du flou de bougé. Cette valeur doit être diminuée avec l’utilisation d’une focale longue (téléobjectif). En pratique, il faut un temps de pose maximal d’au moins égale à 1/focale. Par exemple 1/100 sec. pour une photo avec une focale 100 mm et 1/300 sec. avec un téléobjectif de 300 mm.

Flou de mouvement : il est dû à un temps de pose trop long pour figer l’action. 

Des sujets en mouvement nécessitent des temps de pose très courts allant de 1/50 s pour des déplacements lents (photo d’enfants toujours plus ou moins en mouvement) jusqu’au 1/1000 s pour des déplacements très rapides (voitures, skieurs). Il faut également prendre en compte le sens du déplacement du sujet. À temps de pose égal, un mouvement parallèle au plan du film ou du capteur (une voiture qui passe devant le photographe par exemple) donnera une photo plus floue qu’un mouvement perpendiculaire (une voiture qui se dirige vers le photographe).

La stabilisation,
ou mode anti-vibration

Cette fonctionnalité, présente sur de nombreux APN, permet de compenser les mouvements de bougé du photographe.

On peut ainsi gagner un facteur 2 ou 5 dans le temps de pose (on passe par exemple  de1/60 sans stabilisation (avec une focale normale de 50mm) à des valeurs de 1/15  et même 1/2 comme dans l’exemple de la photo  en page 1 prise à main levée. 

Bien sûr cette stabilisation n’a aucun effet sur les flous de mouvement du sujet photographié.

L’utilisation de temps de pose longs avec des filtres gris

Cette façon de faire avec des sujets mobiles peut donner des photographies intéressantes pour matérialiser d’une façon diffuse des déplacements. C’est le cas de jets d’eau ou de cascades qui permettent de bien matérialiser le mouvement de l’eau.

Ici le temps de pose de 1 seconde ne peut pas être obtenu simplement : on ne pouvait pas descendre la sensibilité en dessous de 100iso et dans ces conditions, il aurait fallu fermer le diaphragme à f 88, valeur qui n’existe pas  sur les appareils. 

En fait, le photographe a placé, devant l’objectif,  un filtre gris foncé qui divise la quantité de lumière par 1000 ce qui conduit à augmenter le temps de pose d’un facteur 1000 avec ouverture et sensibilité identiques.

Ces filtres sont caractérisés par
– les lettres ND suivies d’un nombre qui caractérise l’opacité. Par exemple, un filtre ND64 divise la quantité de lumière qui le traverse par 64.
– leur diamètre qui permet de l’adapter sur un objectif correspondant.

Avec de tels filtres, il faut travailler en 2 temps.

1 –  Préparation sans le filtre. Appareil sur trépied. Cadrer. Faire la mise au point (autofocus ou manuel). Choisir l’exposition  (semi automatique, priorité temps de pose ou priorité ouverture. Noter les valeurs choisies

2 –  Mettre le filtre. Désactiver l’autofocus (sans changer la mise au point). Passer en mode exposition manuel. Garder ouverture et sensibilité précédente. Déterminer le temps de pose : temps de pose initial * coefficient du filtre.

On peut aussi, à partir d’une impression des 2 échelles ci dessous sur 2 papiers différents, trouver les décalages de temps de pose, sans calcul.