Tutoriel 8 – Le post-traitement – page 2 : Classement et tri des photos

Sommaire du 8e tutoriel

Comment choisir un logiciel de post-traitement ? Le meilleur c’est celui qu’on connaît parfaitement, qu’on utilise tous les jours. Le moins bon, c’est celui qu’on ne connaît pas ! C’est souvent comme ça qu’on trouve plein d’avis sur internet où dans les clubs photo avec des avis tranchés de personnes qui ne connaissent parfaitement qu’un ou deux logiciels. Qu’ils vont juger meilleurs que ceux qu’ils ont testés seulement pendant la période d’essai gratuite.

Ne connaissant pas sur le bout de doigts la totalité des logiciels, certains points de vue exposés ici seront subjectifs, en particulier concernant la quatrième page ! Mais auparavant, je vais essayer de présenter ces logiciels en regardant ce qui est commun (page 1 et cette page) et ce qui constitue des façons différentes d’aborder le post-traitement des photographies (page suivante). À vous de voir ce qui vous convient le mieux.

La première opération de post-traitement est le transfert des photos depuis la carte mémoire vers le disque dur de l’ordinateur.

Mais pour les mettre où ? Avec quel logiciel ?

L’erreur souvent faite par les photographes débutants est de confier cette opération à un logiciel simple comme celui qui est fourni par le système d’exploitation.

Vous venez de déménager et vous confiez le soin de ranger le contenu des cartons aux déménageurs. Ne vous étonnez pas alors de ne plus retrouver vos affaires, même si rien ne traîne !

Pareil avec vos photos. Au début cela semble plus simple d’utiliser par exemple le logiciel Picassa. Toutes les photos risquent de se retrouver dans le même dossier avec le logiciel qui fait tout seul une présentation par date. Mais par la suite, avec l’utilisation d’un logiciel complémentaire plus performant pour la retouche, les choses vont beaucoup, beaucoup se compliquer.

Il faut absolument faire l’effort de créer des dossiers, sous-dossiers, sous-sous-dossiers avec le système d’exploitation. (Windows par exemple)

La méthode la plus simple, utilisée par beaucoup de photographes, est de faire un classement par date avec en premier des dossiers par année, puis des sous-dossiers par mois et des sous-sous-dossier par jour. Il est également judicieux d’ajouter un thème, on ne se rappelle pas forcément que le 12 mai 2018 on a visité Concarneau. Cela permet aussi de faire, si besoin, 2 dossiers pour le même jour.

Le transfert depuis l’appareil photo ou la carte mémoire se fait par un simple copier-coller.

Quel que soit le logiciel de retouche, il doit s’adapter à ce mode de classement.

Pour affiner le classement, beaucoup de logiciels proposent des outils supplémentaires par exemple les collections (ou projets) qui permettent un classement différent sans dupliquer les photos. Mais attention, ces outils complémentaires ne fonctionnent souvent qu’avec le logiciel auquel ils sont associés.


Exemple de classement conseillé

Les outils de classement, proposé par beaucoup de logiciels photos.

Pour aller plus loin dans le classement des photos, les logiciels spécialisés proposent des outils qui vont être complémentaires à la classification par dossiers du système d’exploitation.

Tout d’abord, ils présentent les photos d’un même dossier dans une photothèque avec des miniatures des photos présentes et éventuellement filtrées et ordonnées selon des critères choisis par le photographe.



Chaque miniature est accompagnée d’informations utiles au classement et au processus de traitement.

Par exemple la note (entre 1 et 5 étoiles) donnée à la photo, sa situation (à conserver, à jeter), une couleur du cadre permettant un classement complémentaire…

Exemple d’une miniature sous DXO PhotoLab

Le premier outil de classement, proposé par beaucoup de logiciels, est la notation de 1 à 5 étoiles de chacune des photos.

Il est ainsi possible de ne visualiser que les meilleures parmi la multitude de photos contenues dans un dossier. Par exemple pour ne montrer qu’une sélection des photos de voyage à vos amis ou à votre famille.

Avantage par rapport à d’autres outils de classement comme un cadre de couleur autour de la miniature des photos : La note est généralement inscrite dans les données exif et peut être partagée avec les logiciels les plus courants.

Comme déjà mentionnés, beaucoup de logiciels photo proposent classements, sélections et recherches, complémentaires à la répartition des images en dossiers et sous-dossiers.

Par exemple, selon l’appareil photo ou l’objectif utilisé, selon le lieu de prise de vue ou selon les noms des personnes présentes sur la photo.

Deux stratégies sont possibles pour cela :

1 – Le logiciel se base uniquement sur les métadonnées (EXIF, ICPT et XMP) du fichier photo. C’est la solution qui semble la plus simple et qui va être compatible entre plusieurs logiciels. Mais comme ces informations sont à l’intérieur d’un fichier volumineux (car il contient la photo) les opérations de recherche ou de tri vont être longues.

2 – Le logiciel crée un catalogue qui ne comprend que certaines métadonnées (EXIF, ICPT et XMP) de toutes les photos. Ces métadonnées sont combinées avec des données propres au logiciel et en particulier l’endroit où est stockée la photo sur le disque dur.

Avantage, les opérations de recherche ou de tri sont rapides.

Inconvénient : Pour certaines fonctions, le photographe est lié irrémédiablement à un seul logiciel de classement.

Le catalogue

Les logiciels qui proposent un classement performant l’utilisent. Et dans ce cas, encore deux façons de procéder :

2.1 – L’utilisation du catalogue se fait d’une façon transparente pour l’utilisateur par exemple avec DXO PhotoLab. Dès qu’un utilisateur ouvre un dossier de photos, celles-ci sont automatiquement incluses dans son catalogue (appelé base de données par DXO).

2.2 – Le catalogue apparaît clairement dans le logiciel par exemple avec Lightroom. Dans ce cas, l’utilisateur doit préalablement inclure les photos dans le catalogue. Cette opération est appelée importation, mais il ne s’agit pas de copier un double de chaque photo, mais de créer une sorte de fiche de renseignement de la photo avec certaines données EXIF ou ICPT.

Pour ces deux logiciels (et pour des logiciels similaires) les informations de retouche faite pour chaque photo seront enregistrées, en temps réel, dans le catalogue. Ce qui dispense d’enregistrer la photo finale, après traitement. Pour éviter le risque de perte d’informations au cas où le catalogue serait corrompu, il est conseillé de valider une option : l’inscription automatique d’une copie des données de traitement dans les métadonnées XMP de la photo. (ou dans un fichier annexe pour les photos RAW)

Attention : Si vous travaillez avec un logiciel qui utilise le catalogage, ne déplacez pas et ne renommez pas vos fichiers et vos dossiers avec l’explorateur du système d’exploitation (Windows pour les PC par exemple) . Car votre logiciel ne vas plus savoir où se trouvent vos photos. Si c’est nécessaire, déplacez-les uniquement avec votre logiciel photo !

Les collections ou projets

C’est une fonctionnalité intéressante disponible sur certains logiciels utilisant un catalogage. Il s’agit de disposer d’une autre façon de classer ses photographies que celle utilisée avec les dossiers et sous-dossiers.

Par exemple, à la place du classement chronologique, on peut décider d’un classement complémentaire par lieu :
Pays -> Région -> Ville

Il suffit pour cela de placer virtuellement chaque photo ou groupe de photo dans la collection adéquat.



C’est très simple d’utilisation et très efficace.

L’inconvénient majeur est que cette façon de faire ne peut être exploitée que dans le logiciel d’origine. Si vous changez de logiciel, tout ce travail est perdu.

Il est toutefois possible de récupérer ce travail en affectant des mots clés associés aux collections. Mais cela reste un travail fastidieux.

Les mots clés

Pour ceux qui souhaitent un outil pour rechercher certaines photos, l’utilisation de mots clés peut s’avérer particulièrement efficace. À condition de respecter rigoureusement une petite contrainte : renseigner, pour toutes les nouvelles photos importées, les mots clés lui correspondant parmi une liste préétablie. Liste qu’on peut faire évoluer.

Il est ainsi possible de sélectionner rapidement une série de photos qui contiennent un ou plusieurs mots clés.

Exemple : Pour les 20 ans de votre petit-fils, vous voulez présenter un diaporama avec les meilleures photos depuis sa naissance. Sans mots clés, un travail fastidieux ! Mais si vous avez introduit son prénom comme mot clé dans toutes les photos depuis sa naissance, il est facile de sélectionner très rapidement toutes photos où il apparaît. En plus, avec votre logiciel photo vous pouvez n’afficher que les photos ayant par exemple une note supérieure à 2 ou 3 étoiles ! Certains logiciels utilisent l’intelligence artificielle pour reconnaître les personnes présentes sur une photo (après apprentissage)

Les mots clés peuvent être hiérarchisés avec des mots clés, parents et enfants. Par exemple :
Europe -> France -> Paca -> Marseille

Avantages : Les mots clés sont enregistrés dans le fichier photo et peuvent être reconnus et utilisés par tous les logiciels qui utilisent cette fonction. Et même directement dans Windows ! Pas de panique, vous pouvez décider de changer de logiciel sans perdre le temps passé à définir des mots clés photo par photo.

Toutefois, je n’ai pas testé cette fonction avec tous les logiciels photos. Avant d’entreprendre cette action avec votre logiciel favori, vérifiez bien qu’il ne garde pas pour lui, dans son catalogue, les mots clés que vous avez choisis. Et cela sans possibilité d’exporter les mots clés dans les métadonnées des fichiers.

Les contraintes des mots clés

Comme je l’ai déjà dit, il faut être rigoureux et s’astreindre à bien renseigner les mots clés régulièrement, à chaque nouvelle série de photos importées sur le disque dur. Pas forcement immédiatement, mais par exemple après un premier tri et une notation des photos importées.

Attention : n’inventez pas un nouveau mot clé pour chaque nouvelle photo. S’ils sont aussi nombreux que les photos, cela ne sert plus du tout à rien. Le mieux c’est d’établir une liste de mots clés qui correspondent à l’activité photo. Liste qui pourra évoluer lentement. Par exemple un photographe animalier aura une liste avec de nombreux noms d’animaux. Celui qui ne fait que rarement des photos d’animaux pourra se contenter du mot clé ‘faune’.

Exemples :

Mot clé parent : « destination » avec comme mots de clés enfants « livre-photo », « concours », « FPF » etc.

Mot clé parent :’genre’ – mots clés enfants : « photo-rue », « paysage », « flore », « faune », « macrophoto », « reportage », « spectacle » etc. ; avec des mots clés petits enfants pour la catégorie ci-dessus la plus utilisée.

Mot clé parent : « personnes » – mots clés enfants : « Jean », « Paul », « Pierre » etc.

Mot clé parent : « France » – mots clés enfant : « Marseille », « Paris » ; « Normandie » etc

Attention : un mot clé mal orthographié est un nouveau mot clé différent ! « paysage » n’est pas identique à « paysages » . La rigueur est indispensable.